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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/56

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DE LA TRADITION.

concile général, touchant le sens de l’Écriture et de la tradition, en fait de dogmes et de mœurs, ne soit une règle de foi invariable ; ainsi toutes les décisions du concile de Trente sur ces deux chefs sont incontestablement reçues par tous les Catholiques sans exception ; et quiconque oserait les attaquer, serait condamné comme hérétique. Sur tous ces points, les Protestants sont donc bien assurés de connaître au vrai la doctrine de l’Église romaine. En y ajoutant le symbole placé à la tête de ce concile, quel dogme y a-t-il sur lequel un protestant puisse ignorer ce que nous croyons ? (Bossuet, Réponse à un mémoire de Leibnitz, touchant le concile de Trente ; Esprit de Leibnitz, tom. II, pages 97 et suivantes.)

2° Tout théologien catholique reconnaît qu’une décision du souverain pontife en matière de foi et de mœurs, adressée à toute l’Église, reçue par tous les évêques ou par le très-grand nombre, soit par une acceptation formelle, soit par un silence absolu, a autant d’autorité que si elle était portée dans un concile général ; parce que le consentement des pasteurs de l’Église, dispersés dans leurs siéges, n’a pas moins de force que s’ils étaient rassemblés ; il ne fait pas moins tradition. Toute la différence, c’est que, dans le premier cas, ce consentement est moins solennel et moins promptement connu que dans le second. En vertu de son caractère, et du serment qu’il a fait d’enseigner et de défendre la foi catholique, tout évêque est essentiellement obligé de réclamer contre une décision du pape qui lui paraîtrait fausse, Si, dans ce siècle, il y a eu quelques théologiens qui ont contesté ces principes, c’étaient des demi-protestants ; ils sont regardés par l’Église universelle comme des hérétiques. Les Protestants l’ont si bien