et VII), a fait une espèce de traité très-long et très-confus contre l’autorité de la tradition. Il prétend que l’ancienne Église n’admettait des traditions qu’en matière de faits, d’usages et de pratiques : nous avons prouvé le contraire, et nous avons fait voir qu’en matière même de doctrine la tradition se réduit à un fait sensible, éclatant et public.
Il nous oppose un grand nombre de Pères de l’Église, en particulier saint Irénée et Tertullien ; nous avons montré qu’il n’en a pas compris le sens. Il en allègue d’autres qui disent, comme saint Cyrille de Jérusalem (Catéch. IV), en parlant du Saint-Esprit, qu’on ne doit rien expliquer touchant nos divins mystères, qu’on ne l’établisse par des témoignages de l’Écriture. Ce Père ajoute : « Ne croyez pas même ce que je vous dis, si je ne vous le prouve par l’Écriture-Sainte. » Saint Cyrille avait raison, et nous pensons encore comme lui. Il parlait à des fidèles dociles, il était assuré qu’ils ne lui contesteraient pas le sens qu’il donnait aux paroles de l’Écriture. Mais si ce Père avait eu pour auditeurs des Sectateurs de Macédonius, qui niaient la divinité du Saint-Esprit, qui auraient disputé sur le sens de tous les passages, qui lui en auraient opposé d’autres, etc., comment aurait-il prouvé le vrai sens, sinon par la tradition ? Lui-même recommande aux fidèles de garder soigneusement la doctrine qu’ils ont reçue par tradition ; il les avertit que s’ils nourrissent des doutes ils seront aisément séduits par des hérétiques. (Catéch. V, à la fin.)
Lactance (Divin. inst., liv. VI, ch. XXI) argumente contre les Païens, qui ne faisaient aucun cas de nos Écritures, parce qu’ils n’y trouvaient pas autant d’art ni d’éloquence que dans leurs poëtes et dans leurs orateurs. « Quoi donc ! dit-il, Dieu, créateur de l’esprit, de la parole et de la langue, ne peut-il