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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/63

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DE LA TRADITION.

Lorsque certains théologiens déclarent qu’ils s’en tiennent au sentiment de saint Augustin seul, sur les matières de la grâce et de la prédestination, ils méritent qu’on leur demande s’ils sont soudoyés par les Protestants pour annuler la tradition des quatre premiers siècles de l’Église, et pour supposer que ce saint docteur en a établi une nouvelle qui a subjugué toute l’Église. C’était ce que voulaient Luther et Calvin. Que Basnage et ses pareils taxent de semi-pélagianisme Vincent de Lérins, cela ne nous surprendra pas ; ils ne lui pardonneront jamais la netteté, la force, la sagacité avec laquelle il a établi l’autorité de la tradition ; mais que des théologiens, qui se disent Catholiques, appuient cette accusation, et n’en voient pas les conséquences, cela est très-étonnant.

Si nous avions trouvé des objections plus fortes dans quelques auteurs protestants, ou ailleurs, nous ne les aurions pas passées sous silence ; mais ce que nous avons dit suffit pour démontrer que nos adversaires, en attaquant la tradition, n’ont pas seulement compris le véritable état de la question[1].




  1. Ces réflexions sont empruntées à Bergier.