lité ou de débauche. En outre, ils contredisent le Christ, qui disait aux Pharisiens que le même Dieu a fait le dedans de nous et l’homme extérieur. Que dis-je ? la convoitise ne vient pas du corps, quoiqu’elle s’accomplisse par le corps.
Selon d’autres hérétiques, appelés Antitactes ou adversaires, le Dieu de l’univers est notre père légitime, et toutes ses œuvres sont bonnes ; mais l’un des êtres créés par lui, ayant semé l’ivraie, engendra le mal et nous enlaça tous dans les filets du mal pour nous rendre les adversaires du Père. Voilà pourquoi nous résistons à ce rebelle, pour venger le Père, en donnant un démenti au second. « Tu ne seras point adultère, nous dit ce dernier. » Eh bien ! nous, nous courons à l’adultère pour annuller son commandement. Notre réponse, la voici : La tradition nous apprend que les faux prophètes et ceux qui prennent le masque de la vérité, se font connaître à leurs œuvres. Or, si vos œuvres vous condamnent, comment pouvez-vous soutenir encore que vous possédez la vérité ? Car, ou bien le mai n’existe pas, et alors celui que vous accuses d’avoir résisté à Dieu n’est passible d’aucun blâme, et il n’a fait aucun mal ; mais le mal détruit, l’arbre du mal l’est également. Ou bien si le mal existe essentiellement, répondez, que faites-vous des préceptes qui nous prescrivent la justice, la continence, la tolérance, la patience et les matières semblables ? Sont-ils bons ? Sont-ils mauvais ? Si le précepte est mauvais, lui qui défend toutes les choses honteuses, voilà que le vice porte des lois contre lui-même et travaille à sa propre ruine, chose impossible. Si le précepte est bon ; en déclarant la guerre à des préceptes qui sont bons, ces hérétiques confessent donc qu’ils repoussent le bien, et qu’ils font le mal.
Il y a plus : le Sauveur lui-même, auquel seul, à les en croire, on doit obéissance, défend la haine et l’injure : « Hâtez-vous, dit-il, de vous réconcilier avec votre adversaire, pendant que vous êtes en chemin avec lui. » Ou enfin ils refuseront d’obéir à l’exhortation du Christ, se faisant ainsi les adversaires de l’adversaire ; ou s’ils l’aiment, ils ne s’élèveront pas contre lui. Mais quoi ! ne savez-vous pas, hommes de noble