ritable Gnostique est déjà un Dieu. « Je vous l’ai dit : Vous êtes des dieux et les fils du Très-Haut. » Empédocle déifie aussi dans les paroles suivantes les âmes des sages :
« Enfin, les devins, les poëtes et les médecins sont les premiers des mortels. Viennent-ils à quitter la terre, ils renaissent dieux, et sont, environnés des plus grands honneurs. »
L’homme, envisagé dans son abstraction et d’une manière absolue, est conçu selon l’idée de l’esprit qui lui est uni. Il n’est pas créé sans forme dans le laboratoire de la nature où s’accomplit mystérieusement l’œuvre de la génération humaine, puisque l’être et la forme de l’être sont chose commune à tous. Quant à l’homme, pris individuellement, il reproduit dans son caractère le type qu’ont imprimé à son âme les objets de sa prédilection. C’est ce qui nous fait dire qu’Adam a été parfait, dans ce qui concerne l’organisation, puisque rien ne lui manqua de ce qui caractérise l’idée et la forme humaines. Il reçut son perfectionnement en même temps que la vie, et il fut justifié par l’obéissance. Voilà ce qui s’élevait graduellement en lui à la maturité, je veux dire la faculté dont il était le maître, autrement, son libre arbitre. Que sa volonté ait choisi, et qu’elle ait choisi l’objet défendu, la faute ne doit point en être imputée à Dieu. On distingue deux sortes de génération ; celle des êtres qui sont engendrés, celle des choses qui adviennent.
Le courage de l’homme, puisque l’homme est par sa nature sujet aux passions et aux troubles de l’âme, selon le langage usuel, affranchit de la crainte et rend invincible quiconque participe à ses mâles inspirations. La force du cœur est donc comme le satellite de l’esprit pour le maintenir dans la patience, la résignation et les autres vertus semblables. La tempérance et la prudence, avec ses salutaires, effets, se rangent sous le chef du désir. Mais Dieu est impassible, sans colère, sans désirs ; inaccessible à la crainte, sans qu’on puisse dire qu’il ait des périls à éviter ; tempérant, sans qu’on puisse dire qu’il ait des désirs à maîtriser. La nature de Dieu, en effet, ne peut tomber dans aucun péril ; aucune crainte ne peut l’assaillir, de même qu’il ne peut avoir aucun désir à réprimer. Cette parole