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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 5.djvu/366

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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

pas connu Dieu, l’ignorance est le principe de leur erreur. — Dieu ne peut rien faire qui répugne à la raison, répliquait les livres saints. « Car celui-ci, dit le prophète, est notre Dieu ; il n’est pas d’autre Sauveur que lui. — Dans Dieu, point d’injustice » suivant les expressions de l’apôtre.

Le prophète nous enseigne encore clairement quelle est la volonté de Dieu et en quoi consiste le progrès gnostique. « Et maintenant, Israël, qu’est-ce que le Seigneur votre Dieu demande de vous, sinon que vous craigniez le Seigneur votre Dieu, et que vous marchiez dans toutes ses voies ? » Vous l’entendez ; il ne demande de vous qui avez le pouvoir de choisir l’œuvre du salut, rien autre chose sinon « que vous l’aimiez et que vous ne serviez que lui seul. » Que veulent donc les Pythagoriciens, quand ils recommandent de prier à haute voix ? Leur semble-t-il que Dieu ne puisse entendre ceux qui prient à voix basse ? Je n’en crois rien ; ils pensent que des prières, prononcées sans rougir devant un nombreux concours d’assistants, ne manqueront pas d’être justes.

Quant à nous, nous traiterons un peu plus tard de la prière, lorsqu’il en sera temps.

Nous devons faire des œuvres qui crient vers le Seigneur, ou « nous souvenir que nous marchons en plein jour. » — « Que vos œuvres brillent. » — « Voici l’homme, et ses œuvres le précèdent. Car voici Dieu et ses œuvres. » Il faut que le Gnostique imite Dieu, autant qu’il lui est possible. Ne me souvient-il pas que les poëtes, dans leurs écrits, nomment les élus des êtres semblables aux dieux en beauté ; ici, ils les font descendre d’une race divine ; là, ils sont les égaux de Dieu ; plus loin, ils leur donnent une sagesse rivale de celle de Jupiter ; ils ont la prudence des dieux ; ce sont des êtres pareils aux dieux ; que vous dirai-je, sinon que l’on reconnaît dans ces diverses qualifications le plagiat de ces paroles de Moïse : « À l’image et à la ressemblance de Dieu ? » Écoutez Euripide : « Des ailes d’or sont attachées à mes épaules ; j’ai chaussé le brodequin ailé des Sirènes. Ainsi porté dans les airs, je traverserai les plaines du ciel, et j’irai m’entretenir avec Jupiter. »