lui qui ne répondrait pas convenablement. Le plus âgé d’entre eux fut établi juge. On demanda au premier lesquels se trouvaient en plus grand nombre des vivants ou des morts ? — Les vivants, répondit-il ; car les morts n’existent pas. — Au second : Laquelle des deux, de la mer ou de la terre, nourrit les animaux de plus large dimension ? — La terre, parce que la mer en fait partie. — Au troisième : Quel est le plus rusé de tous les êtres vivants ? — L’homme, parce qu’on ne le connaît pas encore. — Au quatrième : Pourquoi avez-vous entraîné dans la défection votre roi Sabba ? — Nous voulions qu’il vécût avec gloire, ou qu’il mourût misérablement. — Au cinquième : Laquelle de la nuit ou de la lumière précéda l’autre ? — Elle a précédé d’un seul jour ; car à des questions équivoques il faut des réponses ambiguës. — Au sixième : Quel est le secret de se faire aimer le plus possible ? — Une grande puissance qui n’inspire aucune crainte. — Au septième : Comment un homme peut-il devenir dieu ? — En faisant tout ce qui est impossible à l’homme. — Au huitième : Laquelle des deux est la plus forte de la vie ou de la mort ? — La vie, puisqu’elle a tant de maux à supporter. — Au neuvième : Jusques à quand est-il honorable à l’homme de vivre ? — Aussi longtemps qu’il ne se dit pas à lui-même : Il vaut mieux mourir que de vivre. Arrivé au tour du dixième, Alexandre lui ordonna aussi de parler, puisqu’il était juge. — Ils ont tous répondu plus mal les uns que les autres, dit-il. — Eh bien ! répartit le Macédonien, tu mourras le premier, toi qui portes ce jugement. — Et comment tiendrais-tu ta promesse, ô roi, toi qui as déclaré que tu immolerais le premier celui qui aurait répondu le plus mal ?
Les Grecs ont été accusés à bon droit de plagiat dans tous les genres ; nous croyons l’avoir suffisamment démontré par de nombreux témoignages.