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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 5.djvu/550

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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

complète, va procéder maintenant par la voie du syllogisme et par un enchaînement lumineux de propositions qui portent avec elles la démonstration et la vérité. « Le commencement de la sagesse est le vrai désir de l’instruction, » c’est-à-dire de la connaissance. « La sollicitude pour l’instruction est son amour ; l’amour est l’observation de ses lois, la garde de ses lois, la consommation de l’incorruptibilité : or l’incorruptibilité approche l’homme de Dieu. Ainsi donc, le désir de la sagesse nous élève jusqu’à la royauté. » Salomon nous apprend, si je ne me trompe, que l’instruction véritable est une aspiration ardente vers la connaissance. Or, l’instruction se développe par l’amour de la connaissance ; l’amour n’est que l’observation des préceptes qui mènent à la connaissance ; l’observation des préceptes est la fidélité aux commandements de laquelle naît l’incorruptibilité. Or, « l’incorruptibilité nous approche de Dieu. » S’il est vrai que l’amour de la connaissance engendre l’incorruptibilité, et rapproche du Dieu, roi de tout ce qui existe, quiconque est de naissance royale, quelle obligation pour nous de chercher la connaissance, et de la chercher jusqu’à ce que nous l’ayons découverte ! L’investigation est une impulsion de notre âme vers le but qu’elle veut saisir, et qui atteint la vérité par quelques signes démonstratifs. La découverte est le terme et le repos de l’investigation qui est parvenue à la compréhension : cette dernière se confond avec la connaissance. Dans la rigueur du mot, la découverte n’est que la gnose, puisqu’elle est la compréhension de l’objet que poursuivait l’investigation. Les philosophes entendent par signe[1] la proposition dominante qui précède, accompagne, ou suit. L’investigation qui a Dieu pour objet, aboutit donc à la doctrine qui nous vient par l’intermédiaire du Fils de Dieu. Où est le signe dé-

  1. « Le signe, dit Aristote, to sémeion, est la proposition démonstrative, nécessaire ou probable. Ce à quoi l’existence d’une chose est liée, ce qui la détermine dans le passé ou dans l’avenir, voilà le signe qu’une chose est ou existe. » (Aristote, Verba analyt. prior., lib. II, cap. xxvi.)