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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 5.djvu/68

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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

Soit que les Grecs aient rencontré juste par un effet du sort, le sort n’est point en dehors de l’action providentielle ; soit qu’ils aient eu des notions naturelles, nous savons que le créateur de la nature est unique ; c’est pourquoi nous avons dit que la justice aussi est naturelle. Soit qu’ils aient reçu la raison commune à tous ; considérons quel en est le père, et quelle est la justice qui préside à la répartition de cette faculté. Car si quelqu’un la nomme la faculté de prédire les choses futures, ou celle d’interpréter les choses présentes, il aura désigné les deux espèces de prophéties. D’autres veulent que ce soit par le moyen d’un réflecteur que certains rayons de la vérité aient été présentés aux philosophes. C’est pourquoi le divin apôtre dit de nous : « Nous ne voyons Dieu maintenant que comme dans un miroir ; » nous connaissant nous-mêmes par la réflexion de notre image en Dieu ; et dans la réflexion de l’image divine en nous, contemplant en même temps la cause efficiente, autant qu’il nous est possible. « Car, dit l’Écriture, tu as vu ton frère, tu as vu Dieu. » C’est le Sauveur, à mon avis, qu’elle nous annonçait déjà sous le nom de Dieu. Mais lorsque nous aurons déposé notre enveloppe charnelle, si nous avons le cœur pur nous verrons Dieu face à face, et nous posséderons enfin la définition et la perception parfaite de son essence. Ceux d’entre les Grecs qui ont apporté le plus grand soin et l’intelligence la plus droite à l’étude de la philosophie ont vu Dieu comme dans un réflecteur ou comme à travers un instrument d’optique. Car tel est l’accompagnement obligé de notre faiblesse, que les images véritables que Dieu nous offre de son essence, notre intelligence ne peut les saisir que comme nos yeux apperçoivent les objets qui se reflètent dans l’eau, ou dont nous séparent les corps transparents. Salomon a donc eu raison de dire : « Celui qui sème la justice recueillera la moisson de la foi ; celui-là prodigue ses trésors et ils s’accroissent. » Il dit encore : « Prends soin de tes prairies, et tu auras de l’herbe à faucher. » Puis : « Recueille le foin mûr afin d’avoir des brebis dont la laine te vêtisse. » Vous voyez qu’il faut également prendre soin des vêtements et des se-