Pour nous, aussitôt que nous aurons ouvert aux regards avides une sorte de fenêtre par où ils pourront contempler l’intérieur de l’Église, content d’avoir indiqué comment les prescriptions de la loi[1], en classant les victimes pures et impures, désignaient dans un sens mystique les Juifs, les hérétiques et les infidèles qu’elles séparaient ainsi de l’Église, nous arrêterons à ce point la marche de notre discours. Les animaux qui ont la corne du pied fendue et qui ruminent, victimes pures et agréables à Bien, suivant l’Écriture, sont l’emblème des justes qui marchent par la foi vers le Père et le Fils. La stabilité est le partage de ceux qui ont la corne du pied fendue et qui ruminent le jour comme la nuit l’aliment de la sainte doctrine dans le réceptacle de l’âme. Quand la loi mosaïque nous parle de victime pure qui rumine, elle a donc voulu nous désigner allégoriquement l’exercice de la gnose. Mais les animaux qui n’ont pas les deux ou au moins l’une des deux propriétés légales, elle les répudie comme immondes. Ceux qui ruminent, sans avoir la corne du pied fendue, représentent symboliquement le vulgaire des Juifs qui, tout en ayant à la bouche la parole du Seigneur, n’ont cependant ni la foi, ni la base qui repose sur la vérité, et conduit au Père par la médiation du Fils. De là vient que cette espèce d’animaux trébucha facilement, faute d’avoir les pieds fendus et de s’appuyer sur le double support de la foi. « Car nul ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, et celui auquel le Fils l’a révélé. » D’autre part, les animaux sont encore immondes, lorsqu’avec la corne du pied fendue ils n’ont
- ↑ Le texte est corrompu dans ce passage. Nous avons adopté la correction de Lowth.