immuable, le précipite au milieu du flux et reflux des opinions humaines avec les gentils.
De même que, de plusieurs hommes qui traînent ensemble un vaisseau, on ne peut pas dire qu’ils sont plusieurs causes, mais bien une seule cause composée de plusieurs éléments, car chacun n’est pas cause que le vaisseau est traîné, il ne l’est que conjointement avec ses compagnons : de même la philosophie aide à l’intelligence de la vérité, puisqu’elle est la recherche de la vérité ; mais elle n’est pas la cause de l’intelligence ; elle ne l’est que conjointement avec le reste ; elle n’est qu’une cause auxiliaire ; peut-être aussi est-elle la cause coopérante. De même encore que la béatitude est une, et que plusieurs vertus en sont les causes ; et de même que le soleil, et le feu, et le bain, et les vêtements sont des causes différentes de chaleur : ainsi, bien que la vérité soit une, il y a des aides nombreuses qui nous sont utiles pour la chercher ; mais on ne peut la trouver sans le secours du Fils. Si nous examinons bien, la vertu est une puissance ; mais il arrive que, lorsqu’elle s’exerce d’une certaine manière, on la nomme prudence ; d’une certaine autre, tempérance ; de telle autre enfin, courage viril ou justice. De même, bien que la vérité aussi soit une, dans la géométrie il y a la vérité géométrique ; dans la musique, la vérité musicale ; et dans la droite philosophie, la vérité grecque. Mais la seule vérité proprement dite, la vérité à laquelle personne ne peut atteindre, est celle qui nous est enseignée par le Fils de Dieu. C’est ainsi que l’on nomme une seule et même drachme naulage, si elle est donnée à un maître de navire ; impôt, si elle est donnée à un publicain ; loyer, si elle est donnée à un hôtelier ; rétribution, si elle est donnée à un pré-