que de Jésus-Christ notre Seigneur, dont les bourreaux respectent l’intégrité, et qu’ils jettent au sort, afin qu’elle arrive à son nouveau maître sans avoir été partagée. « Ils prirent sa tunique, dit la divine Écriture, et comme elle était sans couture et d’un seul tissu depuis le haut jusqu’en bas, ils se dirent entre eux : Ne la déchirons point ; tirons-la au sort, et voyons à qui elle appartiendra. » Vêtement mystérieux ! Il figurait cette glorieuse unité qui descend d’en haut, c’est-à-dire qui vient du ciel et du Père, et qui, indivisible à son origine, devait subsister indivisible dans les mains qui l’avaient reçue. Ainsi, quiconque déchire l’Église de Jésus-Christ ne saurait posséder la tunique de Jésus-Christ. Voyez au contraire un symbole différent. Salomon va descendre dans la tombe ; une grande scission s’opère dans le peuple et dans le royaume. Que fait Achias ? Il n’a pas plus tôt rencontré dans la plaine le roi Jéroboam, qu’il déchire ses vêtements en douze parts. « Prends, dit-il au roi, dix de ces morceaux, le Seigneur l’ordonne ; voilà que le royaume partagé échappe aux mains de Salomon. Tu auras dix sceptres ; à lui il n’en restera que deux, en considération de David mon serviteur, et de Jérusalem, que j’ai choisie pour y établir mon nom. » Lorsque les douze tribus d’Israël se séparent, le prophète Achias déchire son vêtement. Mais, parce que le peuple de Jésus-Christ ne saurait être divisé, la tunique du Sauveur, qui était d’un seul morceau et sans couture, n’est point divisée par les soldats qui s’en emparent. Une, entière, indivisible, elle figure l’indissoluble union du peuple qui a revêtu Jésus-Christ. Le sacrement de l’unité de l’Église était représenté par le symbole visible de cette tunique.
Où est l’homme assez enhardi dans la scélératesse et le parjure, assez aveuglé par la démence, pour s’imaginer que l’on peut déchirer, ou pour déchirer lui-même l’unité de Dieu, le vêtement du Seigneur, l’Église de Jésus-Christ ? Il nous l’apprend lui-même dans l’Évangile : « Il n’y aura qu’un pasteur et qu’un troupeau. » Et l’on croit, après cet oracle, qu’une même enceinte puisse renfermer à la fois plusieurs troupeaux et plu-