Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 5 bis.djvu/467

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

deux d’entre vous s’unissent sur la terre, » le Seigneur commence par l’unanimité de pensées et de sentiments qui doit régner inviolablement parmi nous. Or, où est le moyen de s’entendre, quand il y a divorce avec l’assemblée des fidèles et scission avec l’Église tout entière ? Comment deux ou trois se réuniront-ils au nom de Jésus-Christ, quand ils ont rompu avec Jésus-Christ et son Évangile ? Car ce n’est pas nous qui les avons quittés ; eux seuls se sont retirés d’avec nous ; eux seuls, formant loin de nous de secrets conventicules, ont abandonné la source de la vérité, et ont introduit le schisme et l’hérésie. Jésus-Christ donc n’a entendu s’adresser qu’aux membres de son Église, quand il a dit que si, fidèles à ses instructions, ses disciples, ne fussent-ils que deux ou trois, s’assemblaient en son nom pour l’invoquer dans l’unité du cœur et de la prière, la majesté divine souscrirait à leurs demandes.

« Partout où seront deux ou trois personnes assemblées en mon nom, là je suis au milieu d’elles. » Oui, sans doute, au milieu de celles qui sont simples de cœur, amies de la paix, remplies de la crainte de Dieu et fidèles à ses commandements. Il se trouvera au milieu de ces deux ou trois personnes, dit-il, comme autrefois il fut avec les trois jeunes hommes enfermés dans la fournaise, qu’il rafraîchit par le vent de sa rosée bienfaisante, au milieu des flammes qui les environnaient, parce qu’ils étaient simples de cœur, et persévéraient dans l’union des sentiments ; comme il fut encore avec les deux apôtres enfermés dans la prison, dont il leur ouvrit les portes, pour les envoyer de nouveau, sur les places publiques, annoncer à la multitude la parole qu’ils avaient prêchée avec tant de fidélité. Ainsi, quand il écrit dans ses préceptes : « Partout où seront deux ou trois personnes assemblées en mon nom, là je suis au milieu d’elles, » le fondateur de l’Église n’a pas prétendu arracher les hommes à son Église. Que voulait-il donc ? Reprocher aux parjures leur discorde, recommander aux fidèles la paix par l’autorité de ses déclarations, et nous apprendre qu’il se trouvait plutôt avec deux ou trois personnes animées par le même sentiment, qu’avec un grand nombre d’hommes dont le