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TABLEAU HISTORIQUE

DU TROISIÈME SIÈCLE DE L’ÉGLISE.

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Le troisième siècle commence par les persécutions de Sévère contre les Chrétiens, persécutions pendant lesquelles Léonide, le père d’Origène, reçut la couronne du martyre. Sévère, sur le trône du monde, s’écriait : « J’ai été tout, et tout n’est rien. Omnia fui et nihil expedit. » La divination, la magie, les songes, les présages, l’astrologie judiciaire, étaient la passion de ce prince. Il épousa Julie Domna parce qu’elle avait pris naissance sous une constellation heureuse. Les deux fils de Sévère et de Julie avaient conçu l’un pour l’autre, dès leur enfance, une haine implacable, et le théâtre, le cirque et la cour se partagèrent en deux factions à cause des deux frères.

Sévère put donc voir, avant sa mort, l’édifice élevé par lui avec tant de périls et de travaux prêt à s’écrouler à cause de la division de ses enfants. Il leur avait donné les noms d’Auguste et d’Antonin. Un des écrivains de l’histoire d’Auguste, Hérodien, dans la vie de Caracalla et de Géta, rapporte que Sévère prédit que le plus faible de ses enfants tomberait un jour sous les coups du plus fort, qui serait à son tour victime de ses propres fureurs.

Les Calédoniens dont la soumission avait coûté à Sévère cinquante mille hommes, secouèrent le joug. L’Empereur voulut non plus les réduire, mais les exterminer. Nous continuons à retracer tous les actes de barbarie de cette époque, pour montrer combien Montesquieu a eu raison de dire que le Christianisme a introduit parmi les nations un droit des gens inconnu avant lui.

Caracalla, au rapport de Dion et d’Aurélius Victor, eut l’idée d’abréger les jours d’un père expirant, et il essaya d’exciter une rébellion parmi les troupes. Sévère eut le temps de se convaincre des trames de son fils. Aussi désire-t-il ardemment la mort !