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ORIGÈNE.

tout les docteurs juifs fut ce passage : Il a été conduit à la mort à cause des iniquités de mon peuple. En effet, si cet être eût été le peuple de Dieu, comment aurait-il pu être conduit à la mort comme une victime pour les péchés du peuple ? Il faut bien que ce soit un homme ; et l’on n’en peut supposer un autre que Jésus, dont la mort nous a rachetés, nous tous qui croyons en lui, et a livré à la croix les principautés et les puissances du monde. Ce n’est pas ici le lieu d’approfondir ces prophéties dans toutes leurs parties ; si l’on a insisté sur elles, c’était uniquement pour mieux réfuter le Juif de Celse.

LVI. Notre adversaire, aussi bien que son Juif, et tous ceux qui ne croient pas en Jésus, ignorent que les prophètes ont annoncé deux avènements du Christ, le premier obscur et soumis aux infirmités humaines, pendant lequel vivant au milieu des hommes il devait leur montrer la voie de Dieu, pour ne laisser à personne l’excuse de l’ignorance, au jour du jugement ; le second glorieux et divin, et ou le Dieu homme apparaîtra, sans plus porter aucune trace des faiblesses humaines. Il serait trop long de citer les prophéties, qu’il suffise de mentionner du psaume 44e intitulé cantique au bien-aimé, ces paroles, où il est évidemment reconnu comme Dieu : Sur tes lèvres est répandue la grâce, car le Seigneur t’a béni dès l’éternité, ceins-toi de l’épée de la puissance, révèle ta face, et développe ta beauté, avance toi et règne dans la prospérité. Ta droiture opérera des prodiges pour la vérité, la clémence, la justice. Tes flèches sont aiguës, ô Tout-Puissant, elles frappent les peuples et le cœur des ennemis du roi. Ce qui suit exprime encore plus clairement la divinité du Christ : Tu siéges, ô Dieu, dans le siècle des siècles. Le sceptre de ton empire est la verge directrice. Parce que tu as aimé la justice et haï l’iniquité, Dieu t’a élu parmi tous tes compagnons, et t’a oint de l’huile de la joie. On voit ici le prophète parler au Dieu qui siége dans les siècles des siècles, dont le sceptre est la verge directrice de toutes choses, au