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ORIGÈNE.

relativement à la divinité de sa doctrine ne paraîtrait pas accompli ; on pourrait dire en effet que la conversion des hommes a été opérée par l’attrait des beaux discours et le charme de la composition, et que notre doctrine, comme celle des philosophes humains, est issue delà sagesse de ce monde, et nullement de la vertu de Dieu. Au contraire, quand on voit des pécheurs et des publicains ignorant les premiers éléments des lettres, comme l’atteste Celse, d’après l’Ecriture ; quand on les entend exposer avec tant de simplicité ce qu’ils ont appris, montrer la nécessité des dogmes chrétiens, non-seulement chez les Juifs, mais encore chez les autres nations, on ne peut s’empêcher d’admirer leur puissance de persuasion : puissance si extraordinaire, qu’évidemment Jésus leur dicta intérieurement leurs paroles, réalisant ainsi ce qu’il leur avait promis, en disant ; Venez avec moi, et je vous ferai pécheurs d’hommes. De la même manière Paul s’écria : Laforce de ma prédication ne consiste pas dans les phrases persuasives de la sagesse humaine, mais dans la manifestation de V Esprit divin, afin que notre foi, rejetant V appui de la philosophie mondaine, ne repose que sur la vertu de Dieu. Déjà en annonçant la Mission évangélique, les prophètes avaient dit : Ceux qui évangélisent ont reçu la parole du Seigneur, ta force du roi tout-puissant et bien-aimé ; pour accomplir l’oracle qui dit : Sa parole se répand avec rapidité. Ne voyons-nous pas en effet la prédication des Apôtres remplir l’univers, et atteindre jusqu’aux limites du monde ? C’est pourquoi ceux qui écoutent la parole prêchée avec vertu sont remplis de cette même vertu, qui, animant leurs affections et leurs actes, les pousse à défendre la vérité jusque dans les supplices et la mort. Il en est d’autres qui, tout en croyant à Dieu par Jésus, demeurent privés des vertus divines, parce qu’ils n’ont adhéré qu’en apparence à la parole. Il est utile de répéter encore ce que j’ai déjà dit sur les paroles du Sauveur dans l’Évangile : La moisson est grande, et les ouvriers sont en petit nombre ; dites donc au maître