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ORIGÈNE CONTRE CELSE.

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LIVRE II.

À notre premier livre où nous répondons au discours véritable de Celse, et qui, en se terminant là où son Juif imaginaire cesse de s’attaquer à Jésus, avait pris une juste mesure, nous avons résolu d’en ajouter un second, destiné à combattre les reproches qu'adresse le même Juif à ceux de sa nation qui ont embrassé la foi chrétienne. D’abord, une chose nous étonne. Pourquoi Celse, s’il avait besoin de personnages inventés à plaisir, n’introduit-il pas un Juif disputant avec des Gentils, éclairés par la foi, plutôt qu’avec des Juifs même ? Par là, il aurait donné à son discours un air de vraisemblance en le dirigeant contre nous. Mais peut-être cet homme qui se vante de tout savoir, a-t-il ignoré dans cette circonstance les règles de la prosopopée. Quoi qu’il en soit, examinons comment il parle des Juifs qui ont cru.

« Attirés par Jésus, dit-il, et ridiculement trompé par ses artifices, ils ont abandonné la loi de leurs pères pour changer de nom et de manière de vivre. » Mais il ne s’aperçoit pas que les Juifs qui croient en Jésus n’ont point abandonné la loi de leurs pères. Ils continuent d’en suivre les prescriptions, et ils empruntent leur nom à la pauvreté de leur loi, interprétée dans son sens littéral. Ébion, dans la langue hébraïque, signifie pauvre, et on appelle Ébio-