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ORIGÈNE.

Mais où Celse aurait-il appris à distinguer les choses avec autant de sagacité, lui qui, mentionnant plus bas des hérésies pleines d’impiété, complètement étrangères à Jésus, et dont quelques-unes vont jusqu’à rejeter le Créateur du monde, ne connaît point d’ailleurs d’Israélites qui croient en Jésus sans avoir abandonné la loi de leurs pères ? Il ne s’est pas proposé pour but de chercher sincèrement la vérité, et de l’embrasser aussitôt qu’il la trouverait. Il a écrit avec la haine dans le cœur, ne voulant qu’une chose, détruire sur je ne sais quel ouï-dire.

IV. En second lieu, son Juif dit à ceux de sa nation qui ont suivi Jésus : « Vous avez abandonné la loi de vos pères deux ou trois jours après avoir châtié l’imposteur qui vous abusait. » Il n’y a rien que d’inexact dans cette assertion, ainsi qu’il a été prouvé tout à l’heure. Ce qu’il ajoute semble avoir quelque autorité. « Votre doctrine, dit-il, et vous l’avouez, n’est fondée que sur nos lois : d’où vient qu’avec le progrès du temps, vous décriez maintenant des cérémonies par lesquelles vous avez commencé ? » Il est certain que les prescriptions de la loi mosaïque et les écrits des prophètes sont comme les premiers rudiments de la religion chrétienne, et qu’une fois entré dans ce sanctuaire, on y pénètre de plus en plus en les approfondissant, et en les étudiant mieux, « dans les clartés du mystère qui, après être demeuré caché dans tous les siècles passés, a été découvert aujourd’hui par les oracles des prophètes, » et l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ. Mais qu’avec le progrès des temps les Chrétiens, comme vous le dites, méprisent la loi mosaïque, cela n’est pas vrai. Loin de là, ils relèvent à un plus haut degré d’honneur, en dégageant la profondeur de la sagesse et la sublimité du sens que renferment ces saintes Lettres où les Juifs n’ont jamais su pénétrer, parce qu’en les lisant, ils s’arrêtent à la surface et à des fables. Mais que notre doctrine ou, ce qui est la même chose, que l’Évangile ait pour fondement la loi ancienne, faut-il s’en