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ORIGÈNE.

ni de la protection toute spéciale dont Dieu honora ce peuple, ni des lois vénérables qu’il leur donna autrefois. Il n’a pas vu « que leurs prévarications ont été le salut des nations, que leur crime a été la richesse du monde, que leur pauvreté a été l’abondance de la terre jusqu’à ce que la multitude des gentils fût entrée dans l’Église, afin qu’ensuite tout Israël soit sauvé, » cet Israël dont Celse n’a pas la plus légère idée.

LXXXI. Comment Celse a-t-il pu dire : « Dieu qui connaît toutes choses, n’a pas su qu’il envoyait son Fils à des hommes pervers, et qui ajouteraient à leurs crimes en le mettant à mort ? » Véritablement je l’ignore. Il semble avoir oublié à dessein ce point de notre doctrine, savoir, que les prophètes de Dieu avaient prévu et annoncé d’avance, par les lumières de l’Esprit divin, tout ce que Jésus-Christ devait souffrir. Ce témoignage, assurément, ne s’accorde pas avec les accusations de notre adversaire : « Dieu n’a pas su qu’il envoyait son Fils à des hommes pervers, et qui ajouteraient à leurs crimes en le mettant à mort. » Cependant il reconnaît, quelques lignes plus bas, que nous nous justifions, en disant que tous ces événements avaient été prédits long-temps avant qu’ils s’accomplissent.

Mais notre sixième livre ayant reçu une étendue suffisante, nous le terminerons ici, pour aborder dans le septième, si Dieu le permet, l’examen des propositions par lesquelles Celse croit détruire cette vérité : Tout ce qui est arrivé à Jésus, les prophètes l’avaient annoncé. Comme la matière est ample, et réclame de longs développements, nous n’avons voulu ni interrompre nos arguments, ce qu’il eût fallu faire à cause de la longueur du livre, ni donner à celui-ci une étendue qui fût en disproportion avec tout le reste, afin de ne pas interrompre la discussion.