Au soir, on se décide à camper sur une colline qu’on aperçoit à quelque distance. Mais, entre cette colline et le point où l’on était arrêté, il y a une rivière profonde. On est obligé de transborder tout le personnel avec le chaland. Quelle besogne ! À deux heures du matin seulement elle est terminée.
Le quatrième jour, on se perd de nouveau pendant toute la journée ; mais, vers quatre heures, nos hommes débouchent malgré tout sur la rive. À quelques kilomètres de là se dressent les collines de Togbao ; on les voit dominant la plaine, et involontairement chacun songe au terrible drame qui s’est déroulé là trois mois plus tôt. Si Rabah a eu la précaution de les occuper, il en coûtera bon pour franchir le défilé. On va s’en assurer. Je prends à bord la compagnie de Cointet et nous nous dirigeons vers le point d’atterrissage. Il n’y a heureusement aucun ennemi. Le défilé est occupé par nous et à huit heures du soir les deux autres compagnies rejoignent.