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Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/217

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la marche sur koussouri. — passage du logone.

Pendant que s’opère le passage du Logone par nos troupes, j’entre dans Koussouri avec le commandant Lamy. La ville, qui s’étend tout le long du fleuve, est bâtie en forme de demi cercle. Elle est entourée, sauf du côté du Logone où la berge est très élevée, d’une enceinte en terre battue, épaisse à la base de plusieurs mètres et allant s’amincissant vers le sommet. Plusieurs portes en bois très dur permettent l’accès dans la ville. Un terrain vague, large de deux cents mètres environ, sépare les maisons de la muraille.

Cet espace sert d’emplacement pour le marché. C’est là aussi qu’on jette tous les détritus de la ville.

Dès qu’on y pénètre, on est saisi par une odeur insupportable de poisson corrompu et de chair en décomposition. L’air est vicié par les cadavres de chevaux qui pourrissent dans le fleuve…

Le commandant, à qui je fais part de l’impression désagréable que je ressens, m’apprend que, lors de la prise de Koussouri, les Rabistes avaient traversé le Logone pour fuir. Vigoureusement poursuivis par les tirailleurs algériens et soudanais, qui du haut de la berge tiraient sur eux, ils laissèrent