Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/230

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À ce moment le capitaine Reibell fait son entrée dans le camp. Robillot s’avance vers lui et lui dit : « Mon cher, je vous remets le commandement des troupes que m’a passé, en votre absence, le commandant Lamy ». Reibell était de quelques jours plus ancien que Robillot ; c’était donc à lui que revenait l’honneur de remplacer le commandant.


les trois pièces de quatre reprises à rabah.

Les deux officiers se serrent la main silencieusement et Reibell repart à la poursuite de l’ennemi, pendant que Robillot rassemble les compagnies. L’intérieur du tata est un véritable charnier ; des chameaux, des bœufs, des chevaux éventrés par les obus à mitraille gisent lamentablement ; des morts et des blessés rabistes en grand nombre sont couchés là ; on trouve même quelques femmes et quelques enfants, car les chefs avaient amené leurs femmes avec eux et les balles aveugles sont venues frapper plusieurs d’entre elles. Près des portes surtout, c’est un amas effrayant de corps ; presque tous ceux qui sont là ont été frappés à coups de baïonnette.

De notre côté, les pertes étaient beaucoup moins nombreuses, mais nous avions à déplorer la mort du vaillant capitaine de Cointet, et la blessure du héros qui venait de nous donner la victoire, blessure mortelle, hélas ! à laquelle il ne devait pas survivre longtemps.

Enfin, parmi les blessés, outre le lieutenant de Chambrun et le capitaine Galland déjà mentionnés, le lieutenant Meynier