Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/240

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breuses de femmes et d’esclaves qui suivaient à pied, ne pouvait être très rapide.

Le capitaine Reibell décida la poursuite immédiate, en laissant le capitaine Robillot et les troupes du Chari à Dikoa pour y tenir garnison.

Une colonne volante de 150 hommes en grande partie montés, prise parmi les troupes des missions Saharienne et Afrique Centrale, plus mobiles, devait seule procéder à cette poursuite.

Tout était prêt, quand un incident qui aurait pu avoir les suites les plus graves se produisit. Nos troupes étaient cantonnées dans le palais de Rabah et s’y installaient, lorsque la poudrière qui se trouvait au milieu d’une des cours fit explosion. Un incendie se déclara alors, soudain, effrayant. On eut à peine le temps de préserver les armes et les munitions. Une vingtaine de fusils cependant furent brûlés, et quelques obus éclatèrent. Ce ne fut pas une mince affaire que de sauver tout le matériel d’artillerie dans cette fournaise. Les hommes s’y employèrent, sous la direction de Robillot, avec le plus grand dévouement. Grâce à eux, de terribles accidents purent être évités. Cet événement, dû très probablement à la malveillance, ne coûta heureusement aucune vie humaine, mais les deux officiers d’artillerie, le capitaine Bunoust et le lieutenant Martin, qui tout près de la poudrière s’occupaient de l’installation de leur matériel, furent horriblement brûlés et faillirent perdre la vie. Les blessures du lieutenant Martin se guérirent assez vite ; celles de Bunoust, plus graves, l’immobilisèrent près d’un mois.

On perdit ainsi quelques heures à éteindre l’incendie et à remettre tout en ordre. Après quoi Reibell et Joalland purent enfin partir.

Ils atteignirent le gros des troupes de Fad-el-Allah assez rapidement à Déguemba et lui infligèrent des pertes sérieuses. Les cavaliers de la mission Afrique Centrale devancèrent même les fuyards, et, mettant pied à terre, tirèrent sur eux, jusqu’à épuisement presque complet des munitions. L’affaire, très rondement menée par Reibell, Joalland et le lieutenant Rondeney, ne