Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/277

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père et principalement les prisonniers que nous avions pu faire.

Le commandant Robillot qui reçut cette lettre répondit en lui disant que s’il faisait sa soumission, il aurait non seulement la vie sauve, mais qu’il serait bien traité.

Fad’el Allah, que sa victoire sur les Bornouans avait enorgueilli commença par faire trancher la tête aux deux messagers de Robillot, puis lança une partie de ses hordes sur Makari et Goulfeï, c’est-à-dire dans un territoire qui nous appartient, en même temps qu’il essayait de pousser à la révolte les tribus arabes qui s’étaient soumises à notre domination.

La situation était donc fort grave et il importait de prendre des mesures énergiques. Robillot qui avait déjà réuni plus de deux-cents hommes, se lança à la poursuite de Fad’el Allah qui n’attendit pas le choc. Deux petits combats d’arrière-garde seuls furent livrés, à la suite desquels l’ennemi se replia à Goudjba où on ne le poursuivit pas. Néanmoins Fad’el Allah avait réussi à soulever contre nous une partie des Arabes qui en deux rencontres furent complètement battus et se soumirent.

Tout semblait rentré dans l’ordre. Nos troupes avaient repris leurs positions en territoire français.

Guerbaï s’était réinstallé à Dikoa. Soudain on apprit que Fad’el Allah recommençait sa tentative. Le bruit courait qu’il venait d’être complètement ravitaillé en armes et en munitions et qu’il disposait encore d’environ deux mille hommes.

Le commandant Robillot ne voulant pas quitter Fort Lamy sans être directement provoqué, avait fait cependant tous ses préparatifs pour faire face à une attaque possible.

À ce moment, arrivait le colonel Destenave. Robillot rentrait en France.

Que s’est-il exactement passé par la suite ? Évidemment une répétition des premiers événements.

Se sentant à l’abri de toute poursuite dans le territoire de Goudjba et probablement cédant à quelque mauvais conseil d’un agent étranger quelconque, Fad’el Allah essaya de nouveau de razzier le Bornou allemand et les territoires français du delta