Aller au contenu

Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

atteignaient les branches des arbres surplombant la rivière, de sorte qu’à certains endroits nous naviguions dans des passages ayant à peine une dizaine de mètres de largeur. Nous étions obligés de nous servir de perches, pour éviter que les montants de la toiture du Léon-Blot ne se démolissent contre les arbres. Cette navigation pénible durait depuis quelques heures, quand nous fîmes la rencontre d’envoyés de Senoussi, amenant un fort troupeau de bestiaux et demandant l’autorisation d’aller châtier les meurtriers de Salah. Peu désireux de voir, à proximité du poste les bandes de chasseurs d’esclaves, je fis comprendre aux envoyés que le moment était inopportun d’entamer une opération militaire, qu’il valait mieux attendre, pour punir les criminels, notre retour du Tchad, qui coïnciderait avec la saison sèche.


barrage de roches de gribingui.

D’autre part, connaissant les rapports intimes existant entre Senoussi et Rabah[1], je leur donnai à entendre que notre désir était d’entrer en relations avec ce dernier. Les envoyés parurent enchantés de mes réponses et se disposèrent à nous quitter.

  1. Vers l’année 1889, Rabah, ayant soumis Senoussi, fit épouser à son fils Fad-el-Allah la fille de son vassal, nommée Hadjia.