Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/104

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cette question de savoir si une femme pouvait devenir membre de l’Institut.

— « Vous en serez donc, madame, dit-il, et, pour vous éviter les démarches, je ferai moi-même connaître votre intention, et vous verrez l’Académie arriver à vous. »

Il sortit ensuite et lui demanda si elle ne retournait point à Coppet ; Mme de Staël dit qu’en effet c’était son projet.

Ils sortirent ensemble, et l’empereur, en lui offrant la main pour monter dans la voiture impériale, dit à ceux qui l’entouraient : « Je vous présente Mme la duchesse de Staël, messieurs. » Puis il se plaça à ses côtés dans la voiture, et étant demeuré une heure à Coppet, il en repartit directement pour Paris, où Mme de Staël revint elle-même un mois après.

À son retour à Paris, Napoléon manda l’Académie française aux Tuileries, et dit à ses membres que la mort de Bernardin de Saint-Pierre ayant laissé une place vacante, il pensait que l’Académie française s’honorerait d’un choix tel que celui de Mme la duchesse de Staël. Le lendemain elle fut nommée à l’unanimité par l’illustre compagnie.

Quelque temps après eut lieu la séance de réception, à laquelle assista l’empereur avec la