« Halte ! » s’écria-t-il ; et son ordre retombant comme en cascade sur tous les rangs, mille voix obéissantes, du maréchal au sergent, crièrent à leur tour : « Halte ! »
Les généraux se réunirent auprès de lui, et il tint conseil devant la ville sainte.
Elle paraissait calme et soumise, comme un ennemi vaincu qui tremble ; mais trop silencieuse peut-être.
Les généraux attendaient ses paroles.
« Ils ne viennent pas ! » murmurait-il, et il marchait rapidement au milieu de ces hommes qui reculaient devant ses pas et épiaient quelle pensée s’échappait de ses yeux baissés.
Puis, un quart d’heure après, comme s’il était las d’attendre quelque chose, il demanda au roi Murat ce que signifiait ce calme.
« Qui aurait cru, dit-il, qu’il ne sortirait pas de cette capitale quelque boïard avec les inutiles clés d’or de la cité. »
En même temps, un officier d’ordonnance arriva, il annonça que le général Miloradowitch venait d’évacuer la ville, et que son arrière-garde en était déjà sortie.
Un autre officier vint ensuite avec quelques Français trouvés aux portes de Moscou ; ils apprirent qu’elle était déserte.