Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/110

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et essayait ainsi de connaître jusqu’à quel point il pouvait, sans offenser grièvement l’empereur, agir dans le cercle de sa propre puissance.

La grandeur de Napoléon importunait l’âme jalouse de Murat.

Il voulut être conquérant à son tour.

La Sardaigne, gouvernée alors incognito, pour ainsi dire, par la maison de Savoie, devint le but de sa pensée. Il résolut de l’envahir. Une frégate napolitaine eut ordre de capturer un bâtiment sarde : de là une réclamation de la part du roi Victor-Emmanuel ; de là un refus superbe de satisfaire ce prince de la part de Murat ; de là une guerre.

Un combat naval eut lieu sur les côtes d’Afrique, près l’île de Zimbe : parodie ridicule de ces combats géants de l’empire. Un vaisseau de ligne napolitain, une frégate et quelques bricks, flotte entière du royaume des Deux-Siciles, détruisirent facilement la flottille encore plus faible de la Sardaigne. Murat, à la tête d’une armée de treize mille hommes, fit aussi son invasion, eut aussi sa petite bataille décisive, et entra vainqueur dans Cagliari ; et là, datant aussi un décret d’une capitale conquise, cet imitateur présomptueux déclara que la maison de Savoie avait cessé de régner en Sardaigne, et