Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/113

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ner la honte impardonnable d’Iéna et de dix autres défaites ; elle appelait chaque jour la vengeance, et contemplait avec envie et fureur ce que la Saxe et l’Allemagne avaient gagné sur elle quand le vainqueur démembrait ses provinces.

Une nouvelle et mystérieuse coalition se forma entre ces trois puissances, des propositions de s’y réunir furent même faites dans le plus grand secret et d’une façon un peu vague au nouveau roi de Pologne. Poniatowski les rejeta avec horreur, et déclara hautement qu’il serait le premier à en avertir l’empereur des Français, à qui il devait tout.

Le Danemarck, l’Autriche et l’Écosse furent aussi sondés dans leurs intentions, afin d’être agrégés à cette alliance : tous trois refusèrent, le premier par reconnaissance, la seconde par crainte, et la dernière par faiblesse.

La Turquie restait seule à gagner en Europe, puissance aveugle, et stationnant fièrement au milieu du mouvement du monde.

M. de Hardemberg envoya à Constantinople, sans mission apparente, M. le comte de Goltz, que MM. de Nesselrode et de Posen rejoignirent à Belgrade, et tous trois obtinrent une audience du grand-seigneur.

Le sultan était porté à la paix et à quelque