Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/171

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appartements. Leurs fronts étaient baissés et tristes ; ils savaient qu’ils ne pouvaient rien contre un tel caprice venant d’un tel pouvoir. Ils craignaient même de se communiquer leurs pensées, et, au milieu de ce silence, la longue galerie retentissait seule sous la gravité de leurs pas.

Le nouveau roi, Guillaume Athon, sortit le dernier. Entré dans la galerie, il s’amusait à contempler les tableaux, le bonnet de police penché sur l’oreille, et sifflant parfois, quoique assez bas, des airs de caserne.

La vue de ces peintures l’amusa, et il n’était pas sorti des salons de l’école italienne, que, déjà les rois avaient disparu dans le grand salon.

Car lui avait un de ces caractères bizarres que rien n’étonne ni ne chagrine, et qui se soucient aussi peu d’un royaume que d’une blessure légère, parce qu’il ne comprenait pas ce que voulait dire le premier de ces mots, et qu’il n’ignorait pas que c’était son métier de répandre son sang à la guerre.

Curieux, d’ailleurs, comme les soldats, il ne songeait plus à ce qui venait de se passer tout à l’heure, depuis qu’il regardait les tableaux. Puis, se voyant seul, il tira sa pipe de sa poche