Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/18

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fice de Moscou à Pétersbourg, et la vieille Moscovie que vous immolez à la Russie nouvelle ! »

Et s’approchant de lui, il lui dit avec un sourire amer : « Combien vous a-t-il payé votre incendie ? »

Rasptochin fronça le sourcil et pâlit, de colère peut-être :

— « La Russie me jugera après votre majesté, et on parlera de moi autrement, sire, quand j’aurai été fusillé.

— « Fusillé, c’est le supplice des braves, monsieur, et l’incendiaire…

— « Peut n’être pas un lâche !

— « Infernal mystère ! » murmura Napoléon en reculant d’étonnement. Il ajouta quelques instants après :

— « S’il n’y a dans tout cela qu’un patriotisme aveugle… » il n’acheva pas.

— « Votre majesté m’a jugé, dit Rasptochin avec joie, je puis mourir.

— « Non ! vous ne le méritez, ni n’en valez la peine peut-être. Qu’on lui donne un sauf-conduit. Partez, monsieur, votre action vous reste tout entière, mais quelle qu’elle soit, le doute la flétrit… Allez. »

Rasptochin partit, et l’empereur rentra au palais.