Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/218

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a décidé que le roi de Suède, Joachim Murat, était convaincu d’avoir commis les trois crimes qui lui sont imputés ;

« En conséquence, la cour des rois le condamne à la peine de mort. »

— « C’est bien ! » dit Murat. Ce furent ses dernières paroles ; et il se retira, sans rien ajouter, entouré des gardes qui l’avaient amené.

Les douze rois descendirent de leurs trônes dans le même ordre et dans un profond silence : ils semblaient consternés.

L’empereur sortit rapidement de la salle. Il se précipita pour ainsi dire dans la grande galerie, avant que personne eût pu lire sur son visage l’impression qui le dominait, et ce public de cour qui avait assisté à cette scène extraordinaire se retira plein d’émotion et de terreur.

Napoléon, renfermé dans ses appartements, fut inaccessible à qui que ce fût. Sa sœur, la femme de Murat, essaya en vain d’arriver jusqu’à lui ; elle ne put y parvenir. L’impératrice Joséphine elle-même, accoutumée à lui arracher tant de grâces, ne put le voir. On n’espérait plus que dans sa puissance même ; on se demandait si dans cette circonstance l’empereur ne s’attribuerait pas le droit de grâce, alors que les autres sou-