Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

que, d’Asie et de Grèce, lorsqu’il enchaînait Jugurtha, abattait Mithridate, et ensanglantait Athènes.

Mais ce qui donnait surtout à la découverte de ces mémoires un intérêt extraordinaire, c’était l’impudeur même avec laquelle le dictateur y avait joint tous ses actes comme pièces justificatives. La moitié de l’ouvrage était réservée à ces étranges matériaux. Les proclamations, les listes de proscription, des sénatus-consultes, le décret singulier de Sylla dans lequel il se fait dictateur, de son chef, s’y rencontraient. On y vit pour la première fois ces formules des actes de la république qui dévoilaient nettement les secrets de la politique romaine, ces arcanes historiques sur lesquels s’exerçait si plaisamment parfois la science des temps modernes ; on apprit comment le sénat se formait et se recrutait, comment l’éducation publique et privée existait à Rome et dans l’Italie ; on sut, chose curieuse, quelles étaient les finances de Rome, l’état du trésor et enfin le budget de la république. On y trouva des détails tout nouveaux sur la religion, sur les mœurs, sur l’administration et la police des villes, mystères qui jusque-là avaient produit ce double mal d’irriter une curiosité sans cesse déjouée et