Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/277

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miracles de la bataille. Les cloches des couvents et des églises de la ville, muettes depuis si longtemps, faisaient entendre leurs continuelles volées. Les chants des prêtres étaient répétés en chœur par les Européens. Au milieu des rangs, de nouveaux étendards, au signe de la croix, se dressaient à côté des drapeaux tricolores. Tout avait pris un aspect religieux dans cette solennelle journée où, pour la dernière fois, les armées du Christ et de Mahomet se trouvaient en présence, et allaient décider enfin du sort et de la religion du monde, comme jadis, au temps de Charles Martel, dans les champs de Tours et de Poitiers.

Mais Dieu était avec la vérité dans les rangs des Européens, et Napoléon était le général qu’il leur avait donné.

Cette victoire extraordinaire est si connue qu’il serait superflu de la décrire dans ses détails. Ce ne fut pas une bataille, mais un massacre. Les mahométans furent en un instant enveloppés de tous côtés, et écrasés par l’armée européenne, supérieure en nombre. L’enthousiasme religieux paraissait égal, mais plus ardent et plus nouveau chez les Français ; la mêlée fut horrible et courte. Dès les premiers moments, le sultan Mahmoud fut tué, et pres-