océan de feu, dans lequel se fondait de plus en plus la grande ville ; mais cette destruction flamboyante qui satisfaisait la pieuse vengeance du roi d’Italie était plus terrible qu’utile. Privée de sa mosquée et de ses pèlerinages, ville découronnée de sa religion et de son prophète, au milieu de ce pays inculte et désert, La Mecque eût péri plus lentement peut-être, mais sans retour. Cependant cette destruction plus rapide anéantissait cette religion qui ne sut plus désormais où retrouver le lieu de la naissance et la place du tombeau de son prophète.
Ainsi fut porté le dernier coup au mahométisme, et il ne se releva plus.
Après une campagne de trois mois dans laquelle il eut à combattre quelques tribus de Wahabites qui bientôt vinrent faire leur soumission, le roi Eugène ramena ses forces en Syrie. Il apprit que l’empereur venait de quitter cette province, et il le rejoignit sur les bords de l’Euphrate. L’empereur l’accueillit lui et son armée avec de grands éloges, et les détails de cette expédition furent solennellement proclamés au milieu des troupes françaises.
Si j’ai consacré de longues pages à cette destruction de la religion de Mahomet, c’est que cet événement fut le plus considérable