Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/325

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Tout n’était pas fini cependant, et l’empereur craignait avec raison de rencontrer sur son chemin les chasseurs dont le bruit et le tumulte eussent réveillé la fureur de l’animal.

Le hasard permit que la première personne qui s’offrit à ses regards fut un domestique qui, désarçonné par un écart de son cheval, cherchait à pied l’empereur. Napoléon, lui montrant le lion, lui fit signe d’approcher sans manifester de crainte. Cet homme, stupéfait, obéit, et le lion, l’ayant regardé un instant, détourna la tête, et ne parut plus s’en occuper.

Le domestique annonça que les chasseurs s’étaient réunis à quelque distance, attendant l’empereur et très-inquiets de sa disparition. Napoléon le renvoya en lui disant de leur apprendre que le lion s’était soudainement apprivoisé, et en ordonnant à tous de quitter leurs chevaux et de le rejoindre à pied et en silence.

Peu de temps après, les chasseurs et les Asiatiques, obéissant à ses ordres, arrivèrent sans bruit. Le lion, toujours caressé par l’empereur, le pressait de sa tête, et ne s’effrayait pas de ces nouveau-venus, tant il avait mis sa confiance dans son ami. Il marchait donc au milieu de tous ; mais, comme on venait d’atteindre la sommité d’une petite colline qui masquait un