Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/352

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de vue, il s’écria : « Adieu donc, Asie ; avec toi j’ai accompli la moitié de mon œuvre. »

Il ne consentit pas à suivre l’avis des officiers de marine, qui avaient tracé la route à la flotte impériale dans la mer de Chine vers le détroit de Malaca, pour la faire rentrer dans la mer des Indes, et de là se diriger vers l’Europe. Sa volonté aventureuse se plut à braver les dangers en se frayant une route à travers les archipels et les rescifs de l’Océanie. Il fit marcher ses navires en avant, et de par lui, jusqu’au milieu de la mer des Moluques. Sa fortune et l’habileté de ses pilotes gardaient miraculeusement les vaisseaux à travers ces terres amphibies qui dardent du fond de l’Océan leurs flèches aiguës et douteuses, tandis que les courants les plus rapides les entourent en mugissant, et augmentent encore les dangers. Lui cependant touchait à Bornéo, abordait à Batavia, traversait les mers redoutables des Moluques, et allait faire reposer son pavillon et sa flotte dans le golfe de Carpentaria.

Quel étrange spectacle n’était-ce pas que cette apparition du Napoléon de l’Europe et de l’Asie sur les côtes sauvages de la Nouvelle-Hollande ! Mais il y avait là une énigme irritant la sagacité du souverain du vieux monde. Cette contrée