Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/359

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sa renommée, que les profondeurs les moins abordées retentissaient de ses louanges, et que dans ces espaces les nations, comme entraînées par un instinct inexplicable, appelaient à elles le vainqueur de l’Asie, avec ses lois et sa foi religieuse. Napoléon savait donc qu’il n’avait qu’à faire traverser ces pays par une croix surmontée d’une de ses aigles pour que la noire Afrique vînt s’agenouiller et courber son front devant ce double signe du Dieu du ciel, et du roi de la terre.

Les nouvelles qu’il reçut au Cap de cette disposition des nations africaines réjouirent le grand empereur, mais ne purent le retenir davantage. Les armées auxquelles il avait réservé la mission de traverser l’Afrique dans tous les sens pour la lui soumettre n’étaient point encore arrivées d’Asie ; les flottes qui devaient les transporter parcouraient en ce moment les mers de l’Inde : il était inutile de les attendre, il était si sûr de ses soldats et de l’Afrique, des vainqueurs et des vaincus ! Cette conquête, selon lui, était plutôt un passage qu’une expédition, et il croyait d’ailleurs que dans ces contrées barbares le bruit de son nom aurait au moins autant de force que sa présence même.

Il quitta le cap de Bonne-Espérance, et, fa-