Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/389

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On reconnut avec joie dans eux deux voyageurs célèbres qui avaient désespéré de revoir jamais leurs compatriotes et leur patrie ; c’étaient le chirurgien Dickson, ami de Clapperton, et le major Laing, dont on avait annoncé la mort en Europe.

Le bruit se répandit aussi que Mungo-Park vivait encore à Boussa, dans le royaume de Bergou ; le roi de Silésie envoya au plus tôt vers cette ville un détachement pour recueillir des renseignements sur ce malheureux voyageur. On arriva bien à temps, car Mungo-Park vivait encore, mais sa tête était affaiblie, ses facultés intellectuelles l’abandonnaient comme ses facultés physiques ; une vieillesse douloureuse, que les chagrins et les souffrances avaient avancée, le retenait sur un lit d’agonie. Cependant la vue des blancs et le son des langues européennes lui firent éprouver une sensation convulsive de joie ; mais cette secousse même fut trop violente. Il reprit l’usage complet de ses sens pendant quelques instants, montra quelques manuscrits et quelques restes de ses collections qu’il avait pu arracher à ses ennemis, et il expira le même jour où ses yeux avaient revu ses compatriotes.

Ces manuscrits furent d’un grand secours dans