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le maréchal Soult remporta une victoire signalée. L’armée anglaise, presque tout entière, et l’armée espagnole, commandées par le général Wellington, furent obligées de mettre bas les armes et de capituler. Trente-deux mille prisonniers furent dirigés sur Bayonne, et le général anglais amené à Paris, vaincu, mais non sans gloire dans sa défaite, car cette campagne malheureuse avait jeté encore un grand lustre sur sa renommée militaire.

La capitulation d’Astorga fut décisive. L’Espagne, entièrement purgée des Anglais, fut bientôt pacifiée. Le roi Joseph rentra dans Madrid, y rappela les cortès et régna depuis tranquillement sur cette nation.

Mais, vaincue en Russie, chassée de l’Espagne, la fière Angleterre restait encore reine de l’Océan, d’où elle bravait le maître de l’Europe.

Las de cette lutte sans fin, l’empereur avait envoyé de Pétersbourg le général Lauriston à Londres, chargé d’offrir une sorte de trêve, et d’apporter quelques préliminaires de paix. Il avait pensé qu’au milieu de ses victoires et de sa puissance, sa dignité n’aurait pas à souffrir de sa démarche. Le ministère anglais, de son côté, envoya un diplomate déjà célèbre, M. Canning, qui se rendit auprès de Napoléon avec des