Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/469

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milieu desquelles s’élevaient une multitude de sapins d’assez médiocre hauteur, arrêta tout-à-coup le navire ; il était impossible d’aller plus loin. Cependant les observations apprenaient qu’il n’y avait plus que vingt lieues à traverser pour arriver au pôle, objet de tant de désirs. Fallait-il donc abandonner à ce point une pareille tentative ? L’amiral Parry n’hésita pas : il ordonna d’aborder, et à peine avait-il proposé de continuer par terre le voyage commencé, que tous avaient répondu : «  Marchons. »

Ils marchèrent trois jours et deux nuits à travers cette forêt immense ; mais, après ce temps, ils la quittèrent, et ce fut alors que leur apparut la montagne du pôle.

Elle n’était plus éloignée que d’une demi-lieue, et paraissait s’élever de plus de cinq cents mètres ; on marcha vers elle, et, au pied même de cette montagne conique et régulière, des calculs mathématiques firent connaître que c’était le pôle.

Il eût été difficile d’en douter ; cette montagne de fer natif, la régularité de sa forme, son élévation et son existence dans ces déserts de glace étaient trop extraordinaires dans la nature pour que ce ne fût pas le signal de quelque place prédestinée ; c’était le pôle.