Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/472

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les hommes eux-mêmes, comme pétrifiés dans le roc de lave, rendaient le secret de leur existence, et, mettant en face le siècle d’autrefois et celui d’aujourd’hui, semblaient retrancher dix-huit cents années du cours des temps.

Le Mexique avait aussi son Herculanum. À quatorze lieues de Mexico existait un large espace inculte, nommé Grana. Ce mot signifiait ville dans l’ancienne langue mexicaine. La tradition avait conservé à ce lieu le souvenir d’une grande cité disparue depuis long-temps. Une première excavation, due au hasard, fit apparaître des monuments d’un caractère inconnu. On continua les fouilles, et l’empereur, averti de cet événement, les fit étendre et terminer. On trouva dans ce nouveau tombeau la civilisation d’un peuple et d’une époque dont les traces avaient disparu ; toutefois on dut reconnaître que cette civilisation si étrange était cependant fort avancée, et que cette époque était très-reculée, et peut-être même anté-diluvienne. Ce qui donna de la force à cette opinion fut la découverte d’une table de marbre sculptée, représentant les deux hémisphères du globe terrestre, une véritable mappemonde, où les continents et les îles ainsi que les mers avaient des contours et des formes