cent mille hommes des armées de terre, qui depuis quelque mois étaient réunis dans le Mecklembourg et la Westphalie, s’approchaient de Hambourg, afin que tout fût préparé pour une embarcation soudaine.
L’Angleterre veillait sans relâche aux moindres mouvements de l’Europe, et ne pouvait voir ces armements formidables sans inquiétude et sans y opposer des obstacles. Ses vaisseaux, dans plusieurs engagements, avaient essayé d’empêcher la jonction des différentes escadres dans l’Elbe ; mais des combats partiels, dans lesquels les avantages avaient été incertains et jamais importants, ne purent empêcher la réunion complète de toutes les forces maritimes de l’Europe sur les côtes du Holstein.
Elle aussi, dans l’attente d’une invasion, avait soulevé toute sa puissance, et croyant avoir appris les lieux désignés pour la descente, elle y avait porté la plus grande partie de ses moyens de défense.
Cependant rien encore n’avait fait connaître d’une manière certaine l’intention de Napoléon. Le mois d’avril était presque achevé sans qu’aucune déclaration officielle eût paru, et l’Europe attendait le moment fatal dans le silence et la stupeur,