Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/82

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la dernière fois, les mains tremblantes et froides du pape Pie VII donner la bénédiction aux peuples. Depuis quelques mois ce saint pontife s’affaiblissait de plus en plus, et il succomba quelques jours après le couronnement de l’impératrice-mère.

À la même époque, les habitants de Marseille crurent l’occasion favorable pour renouveler, auprès de l’empereur, une demande qui, faite une première fois, ne leur avait pas été accordée, c’était d’élever sur la principale place publique de cette ville une statue à Charles Bonaparte, père de l’empereur. Mais Napoléon, qui voulait que tout fût extraordinaire et plus qu’humain dans lui et sa famille, était comme importuné de cette maladroite flatterie ; son père n’avait été qu’un citoyen ordinaire. Le présent et l’avenir lui appartenaient bien, à lui, Napoléon ; mais il ne pouvait rien dans le passé. Il sentait qu’il lui était impossible d’aller fouiller une tombe pour y planter ces vains titres de roi et d’empereur qui n’y germent plus. Il répondit par un second refus.