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PRÉFACE.


Toute science physique résulte essentiellement de deux ordres de faits : les faits particuliers, que révèle l’observation ; les faits généraux, que le raisonnement fait découvrir. Embrassés dans de communes études, ils se fécondent, se vivifient mutuellement. Considérés isolément, les premiers ne seraient que de stériles matériaux, les seconds, que de futiles hypothèses. Une science ne saurait pas plus exister sans les uns ou les autres, qu’un raisonnement sans prémisses ou sans conséquences.

À ces deux ordres de faits dont se compose toute science, au double besoin qu’elle a d’étudier les détails et de les généraliser, correspond une double tendance que nous révèle d’une manière positive l’histoire de toutes les branches très-avancées des connaissances humaines, et dont toutes les autres présentent déjà des indices d’autant plus manifestes qu’elles sont moins imparfaites.

Ainsi, dans toutes les branches des sciences, les faits de détail étant extrêmement nombreux, et chacune d’elles ayant une marche, un but, un mode d’observation qui lui sont propres, il devient nécessaire, à mesure qu’elles se perfectionnent, que l’on