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préface.

des généralités plus nombreuses et plus vastes, l’intervalle, d’abord immense, qui l’isolait, se comble et s’efface peu à peu ; et bientôt une alliance intime, féconde, également utile à toutes, ne permet plus de voir entre les sciences de même order que des rameaux distincts, mais étroitement unis, d’une même tige. Ainsi, par la grande Loi de l’attraction newtonienne, l’histoire tout entière des corps inorganiques repose sur des bases communes et ne semble plus qu’un vaste et immense corollaire du même principe. L’étude des êtres organisés, plus variés, plus complexes, modifiés à chaque instant par les phénomènes encore inexpliqués de la vie, n’a pu être embrassée dans une aussi haute généralité ; mais déjà des principes communs à tout le règne animal, à tout le règne végétal et même à l’ensemble des deux règnes organiques, sont les magnifiques préludes des succès futurs. Ajouterai-je que déjà même il est peut-être permis d’entrevoir l’instant de haute progrès scientifique où, par les lois des courans, un admirable lien s’étendra sur la nature entière, et où se trouvera réalisé cet enchaînement de toutes les parties du grand ensemble, vers lequel tendent depuis si long-temps les efforts prématurés d’esprits audacieux ?

Ainsi, toute science tend à se fractionner, à se diviser pour l’étude des faits de détails ; à s’unir, à s’associer, pour la recherche des faits généraux. Ses progrès ont été ou seront l’œuvre d’un heureuse division du travail entre un grand nombre d’hom-