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REMARQUES GÉNÉRALES.

moelle épinière ait lieu chez des animaux qui, dans l’état normal, ont la moelle épinière prolongée encore après la naissance jusque dans la portion coccygienne de canal vertébral, et sont pourvus d’une queue plus ou moins longue. Dans ce cas, d’après les rapports remarquables signalés par M. Serres entre les conditions de la moelle épinière et celles du prolongement coccygien, l’ascension anomale de la moelle épinière doit coïncider avec l’atrophie ou même l’absence de la queue. C’est en effet ce que j’ai observé dans deux cas, et ce que m’a présenté surtout d’une manière manifeste un chien remarquable par plusieurs autres anomalies, que M. Martin Saint-Ange a bien voulu me mettre à même d’examiner, et dont il a déjà été question ailleurs[1] : la queue manquait complètement, et la moelle épinière s’arrêtait au niveau de la troisième vertèbre lombaire, une véritable queue-de-cheval' occupant, comme chez l’homme, le reste du canal vertébral.

La double anomalie qui consiste dans la non-ascension de la moelle épinière et la persistance de la queue, s’explique évidemment, comme la plupart des autres anomalies, par un arrêt dans le développement. La double anomalie qui consiste au contraire dans l’ascension de la moelle épinière et la disparition de la queue, doit, non moins évidemment, recevoir l’explication précisément inverse, et être rapportée à un excès de développement. Ces deux exemples par lesquels je termine la classe des anomalies numériques, montrent mieux que de longs raisonnemens la nécessité d’adopter cette classe et ses deux ordres tels

  1. Voyez liv. IV, chap. II, p. 516