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Page:George Eliot Adam Bede Tome 1 1861.djvu/264

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adam bede.

vrai, mais avec une foi simple dans son efficace pour éloigner le mal et attirer la bénédiction. Maintenant tous les visages étaient visibles, car tout le monde était debout, les petits enfants sur les bancs cherchant à voir par-dessus les dossiers gris, tandis que l’hymne du soir du bon vieux évêque Ken se chantait sur un de ces rhythmes vifs de psaumes qui ont disparu avec la dernière génération de recteurs et de clercs de paroisse, directeurs de chœurs. Les mélodies ont disparu, comme la flûte de Pan, en même temps que les oreilles qui les aimaient et les écoutaient. Adam n’était pas ce jour-là à sa place ordinaire au milieu des chanteurs, mais assis avec sa mère et Seth ; il remarqua avec surprise que Bartle Massey était absent aussi ; ce qui n’était que plus agréable à M. Joshua Rann, qui donnait ses notes de basse avec une satisfaction peu ordinaire, et mettait un degré de sévérité de plus dans les regards qu’il lançait par-dessus ses lunettes au sectaire Will Maskery.

Je vous prie de vous figurer M. Irwine examinant son entourage ; son ample surplis blanc qui lui seyait si bien, ses cheveux poudrés repoussés en arrière, son riche teint brun, ses narines et sa lèvre supérieure fortement dessinées ; il y avait certainement de la vertu dans cette expression fière et bienveillante, comme il s’en trouve dans tout visage humain d’où rayonne une âme généreuse. Et sur tout cela jouaient les délicieux rayons du soleil de juin au travers des vieilles fenêtres, dont les tons variés de rouge, jaune et bleu, jetaient d’agréables teintes sur le mur opposé.

Je crois que lorsque M. Irwine regarda autour de lui ce jour-là, ses yeux s’arrêtèrent un instant de plus que de coutume sur le banc occupé par Martin Poyser et sa famille. Il y eut aussi une autre paire d’yeux noirs qui trouvèrent impossible de ne pas s’égarer de ce côté, et s’arrêter