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Page:George Eliot Adam Bede Tome 2 1861.djvu/294

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adam bede.

la part d’Adam, qui avait tant souffert à cause de lui ; mais il y eut un léger accent de reproche et de dépit enfantin dans sa voix lorsqu’il dit :

« Mais les gens peuvent rendre le mal encore pire par leur conduite peu raisonnable, en écoutant leur colère et en la satisfaisant pour le moment présent, au lieu de penser à l’effet qu’elle peut avoir sur l’avenir.

« Si je devais rester ici et prendre la direction de la propriété, ajouta-t-il bientôt avec encore plus de vivacité, si je me montrais insouciant de ce que j’ai fait et de ce dont j’ai été cause, vous auriez quelque excuse, Adam, pour vous éloigner et en encourager d’autres à le faire. Vous seriez pardonnable alors d’essayer d’aggraver ce mal. Mais quand je vous dis que je pars pour plusieurs années, quand vous savez ce que cela doit être pour moi, comment cela brise tous les plans de bonheur que j’avais formés, il est impossible qu’un homme sensé comme vous puisse croire qu’il y ait quelque motif réel pour que les Poyser refusent de rester. Je sais leur manière de penser au sujet du déshonneur, M. Irwine m’a tout dit ; mais il croit qu’on pourrait leur ôter l’idée qu’ils sont déshonorés aux yeux de leurs voisins, et qu’ils pourraient rester sur mon domaine si vous vouliez vous joindre à lui dans ses efforts, si vous vouliez rester vous-même et continuer à surveiller les bois comme avant. »

Arthur s’arrêta un instant, puis continua avec plus d’instance :

« Vous savez que vous pouvez faire là un travail qui est utile pour d’autres personnes encore, outre le propriétaire. Et que savez-vous s’ils n’auront pas bientôt un meilleur propriétaire pour lequel vous serez bien aise de travailler ? Si je meurs, mon cousin Tradgett héritera du domaine et prendra mon nom. C’est un bon garçon. »

Adam ne put s’empêcher d’être touché ; il lui était impossible de ne pas sentir que c’était la voix de cet Arthur