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Page:George Eliot Adam Bede Tome 2 1861.djvu/69

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adam bede.

LIVRE QUATRIÈME


CHAPITRE xxvii

une crise

C’était au milieu du mois d’août, à peu près trois semaines après la fête du jour de naissance. La récolte du blé avait commencé dans le nord de notre comté central du Loamshire ; mais la moisson paraissait encore devoir se prolonger par les pluies abondantes qui inondaient le pays et causaient beaucoup de ravages. Les fermiers de Broxton et d’Hayslope n’avaient pas souffert de ces malheurs dans leurs bonnes terres élevées et dans leurs vallées à courants d’eau. Je ne puis affirmer qu’ils fissent assez exception à la règle pour préférer le bien général à leur avantage particulier : d’où vous conclurez qu’ils ne s’attristaient point trop de la rapide élévation dans le prix du pain, aussi longtemps qu’ils conservaient l’espoir de rentrer leur propre blé en bon état. Quelques jours de soleil et de vent sec vinrent confirmer cette espérance.

Le dix-huit août fut l’une de ces journées où le soleil paraît à tous les yeux bien plus brillant après la tristesse précédente. De grandes masses de nuages traversaient rapidement le ciel bleu, et les hautes montagnes arrondies derrière le Château paraissaient animées par leurs ombres fuyantes. Le soleil, caché un instant, reparaissait plus chaud